RAPPORT D’ÉTUDE SUR«LA RESPONSABILITÉ DE GRANDES SOCIÉTÉS DE MONOCULTURE AGRO-INDUSTRIELLE DANS LES INJUSTICES ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES QUE SUBISSENT LES FEMMES RIVERAINES»

Les plantations agro-industrielles à grande échelle prolifèrent en Afrique occidentale et centrale.
Initialement créées au cours de l’époque coloniale, des plantations à grande échelle ont été érigées
sur des terres forestières appelées «terres sans maîtres». Avec la demande internationale croissante
pour des produits, tels que le palmier à huile, comme huile végétale, et maintenant les carburants et
caoutchouc, les grandes entreprises agro-industrielles étendent leurs activités du sud-est asiatique,
indonésien et malaisien à l’Afrique occidentale et centrale, occupant de plus en plus les terres à un
rythme alarmant.
Pourtant, la terre est très sacrée pour les communautés, en particulier les terres forestières. Dans
les communautés forestières, les femmes sont les principaux soutiens de famille. Elles pratiquent
l’agriculture de subsistance pour les cultures annuelles et les légumes pour nourrir leurs familles.
La forêt est également la source de Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) et d’autres plantes
médicinales qui contribuent de manière significative au bien-être des femmes et de leurs familles.
Le développement des plantations à grande échelle, en particulier de palmiers à huile, implique
l’accaparement des terres coutumières traditionnelles et la destruction des forêts dont les femmes
et leurs familles dépendent pour leur subsistance. Les plantations à grande échelle sont également
capables d’entraîner une augmentation des abus sexuels et de l’exploitation de la main-d’œuvre, une
criminalisation de l’utilisation et de la possession de produits, tels que les noix de palme, l’exposition
aux pesticides et la contamination de l’eau.
Les femmes sont souvent exclues des processus de prise de décisions concernant le sort de leurs terres
et sont généralement discriminées pour tous les avantages découlant de l’utilisation de leurs terres et
même persécutées si elles se mobilisent pour défendre leurs droits.
En 2017, au cours des 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes régulièrement
organisés par les Nations Unies, le RADD a piloté une vaste campagne qui a abouti à un appel à
signer une pétition dénommée : «Les femmes africaines exigent que les grandes entreprises de
monoculture rendent leurs terres et cessent la violence». Cette activité s’est poursuivie jusqu’en
janvier 2018 et a vu un public mondial recevoir cette pétition favorablement et la signer. La pétition
et les signatures ont été remises au ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille ainsi qu’à
la Représentation Nationale de l’Union Européenne et à l’ONU Femme pour action.
Le RADD, dans le but de mener des actions plus concrètes sur le terrain, afin de lutter contre l’abus
des droits des femmes autour de grandes plantations de monoculture, lance une étude dénommée
«La responsabilité de grandes sociétés de monoculture agro-industrielle dans les injustices
environnementales et sociales que subissent les femmes riveraines».


Publié

dans

,

par

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *