Association de droit camerounais, Le RADD œuvre pour le développement inclusif et durable. Le RADD a choisi l’agroécologie comme un système de production par excellence ainsi pour renforcer ses capacités deux délégués du RADD ont participé au projet du YALITIA 7 en Côte d’Ivoire (Daloa).
Ce rapport présente les activités réalisées dans le cadre du projet YALITIA 7, axées sur la promotion de l’agroécologie paysanne comme levier stratégique pour la souveraineté alimentaire. Les activités ont débuté le 25 juillet 2025 et se concentrent sur la mise en œuvre de techniques de production d’intrants naturels pour améliorer la fertilité des sols ainsi que la protection des cultures et la transformation agro-alimentaire.
A. FABRICATION DES BIO-INTRANTS
I. Production de Compost Aérobie

• Objectif : Produire un amendement organique de qualité pour améliorer la fertilité des sols.
• Procédure :
1. Préparation de la planche : Définir une planche de compostage de 1,20 m de large, 4 m de long et 20 cm de profondeur. Installer des piquets aux quatre coins.
2. Superposition des matières organiques :
* Verser 3 brouettes de fumier de porc jusqu’à atteindre une hauteur de 20 cm.
* Ajouter des plumes de poulet, 6 poignées de cendre de bois, de la poudre d’os carbonisée, des feuilles de neem (Azadirachta indica), et de la paille.
* Arroser le mélange avec 3 arrosoirs d’eau pour bien humidifier.
* Répéter le procédé trois fois pour atteindre une hauteur de 1 m à 1,20 m.
3. Retournement : Tourner le mélange tous les 15 jours pendant une période de deux mois, soit un total de quatre retournements.
• Principes : Le compostage aérobie repose sur la décomposition naturelle de la matière organique en présence d’oxygène.
• Action : Le compost aérobie fertilise d’abord le sol avant de nourrir directement la plante.
• Conservation : Après fabrication, le compost peut être conservé dans un sac à double sécurité, bien fermé et placé sur un support à l’ombre.
II. Préparation du Bokashi (Engrais Organique Fermenté)

L’Objectif est de produire un engrais organique à action rapide pour stimuler la croissance des plantes.
• Ingrédients :
• 1 kg de levure dolofière (ou de boulanger)
• 2 kg de cendre de bois
• 1 kg de sucre roux (ou 1 litre de mélasse)
• 6 brouettes d’argile termitière
• 6 brouettes de bouse de vache
• 6 brouettes de son de riz
• 2 kg de poudre de charbon de bois
• 30 litres d’eau sans chlore
• Procédure :
1. Activation de la levure : Dissoudre le sucre (ou la mélasse) et la levure dans 30 litres d’eau.
2. Préparation du sol : Arroser le sol.
3. Superposition des matières :
* Étaler 2 brouettes de bouse de vache.
* Ajouter 2 brouettes d’argile termitière.
* Ajouter 2 brouettes de son de riz.
* Recouvrir d’une couche de poudre de charbon de bois et de cendre de bois.
4. Arrosage : Arroser avec la solution de levure et de mélasse.
5. Fermentation : Tourner le bokashi chaque matin et soir pendant 4 jours.
• Application : Le bokashi est prêt à être utilisé après 4 jours.
• Appliquer 250 g de bokashi par poquet.
• Le bokashi a un effet immédiat sur les plantes.
• Il perd de son efficacité après 45 jours d’exposition au soleil.
III. Préparation de l’Apichi (Insecticide Naturel)

• Objectif : Produire un insecticide naturel pour protéger les cultures contre les insectes nuisibles.
• Ingrédients :
• 1 kg de piment séché
• 1 kg d’ail
• 1 kg de gingembre
• 1 litre d’alcool à 90° (pharmacie ou alcool local)
• 40 litres d’eau sans chlore
• Procédure :
1. Préparation des ingrédients : Écraser chaque ingrédient séparément dans un mortier.
2. Macération : Verser les ingrédients écrasés dans un récipient contenant 1 litre d’alcool et 12 litres d’eau. Laisser fermentées pendant 4 jours.
3. Dilution : 27 litres d’eau supplémentaires.
• Application :
• Le produit est prêt à être utilisé 11 jours après l’ajout des 27 litres d’eau.
• Usage préventif : Mélanger 1/4 de litre de produit avec 15 litres d’eau et appliquer pour désinfecter les plants sensibles aux attaques d’insectes.
• Usage curatif : Mélanger 1/2 litre de produit avec 15 litres d’eau et utiliser pour traiter les plants déjà attaqués.
IV. Préparation de l’EM (Micro-organismes Efficaces)
• Objectif : Produire un inoculant microbien pour améliorer la santé des sols et des plantes.
• Ingrédients :
• 1 kg de bouse de vache fraîche
• 1 litre d’urine de lapin
• 1 kg de soja (ou haricots)
• 1 kg de source de protéines (non spécifiée)
• 1 kg de feuilles de neem (Azadirachta indica)
• 10 litres d’eau sans chlore
• Procédure :
1. Mélange : Mettre la bouse de vache dans un récipient, verser 3 litres d’eau pour rendre le mélange liquide.
2. Ajout des ingrédients : Ajouter le soja concassé, l’urine de lapin, et le son de riz. Bien mélanger.
3. Fermentation : Tourner le mélange matin et soir pendant 5 minutes jusqu’au 10ème jour.
• Conservation : Conserver à l’ombre, à l’abri du soleil et de la pluie, posé sur un support.
• Application :
• Le produit est prêt dès le 11ème jour.
• Foliaire : 1 litre de produit pour 100 litres d’eau (pour les feuilles).
• Semences : 1 litre de produit pour une tasse à café de semences, puis sécher à l’ombre sur un carton (ne pas mélanger au sol).
• Racines : 1/2 litre de produit dans 16 litres d’eau pour la protection des racines.
• Durée de vie : 6 mois.
V. Préparation de Répulsifs à Base de Plantes

• Objectif : Produire des répulsifs naturels pour protéger les cultures contre les insectes.
1. Répulsif à Base de Tithonia (Tithonia diversifolia)
• Procédure : Remplir un récipient au 1/4 de tithonia, ajouter de l’eau jusqu’à son plein. Mettre une moustiquaire au-dessus, fermer légèrement et laisser le substrat macérer pendant 24 heures.
2. Répulsifs à Base de Feuilles de Neem (Azadirachta indica), Hyptis suaveolens, et Basilic Sauvage
• Procédure : La méthode de préparation n’est pas spécifiée. Il est supposé qu’il s’agit d’une macération similaire à celle du tithonia.
B. Transformation Agroalimentaire : Valorisation des Produits Locaux
En plus des activités axées sur la production agricole durable, YALITIA 7 a également mis l’accent sur la transformation agroalimentaire, un levier essentiel pour valoriser les produits locaux, créer de la valeur ajoutée et assurer la sécurité alimentaire. Les participants ont été initiés à des techniques de transformation simples et accessibles, permettant de conserver et de valoriser les produits frais.
1. Transformation de l’Ananas en Confiture

• Objectif : Transformer l’ananas frais en confiture pour prolonger sa durée de conservation et créer un produit à valeur ajoutée.
• Procédure :
1. Sélection et préparation des ananas : Trier les ananas, les laver soigneusement, les nettoyer et les découper en petits morceaux.
2. Cuisson : Mettre les morceaux d’ananas dans une cocotte, ajouter 600g de sucre pour 1kg d’ananas , et cuire à feu doux en remuant régulièrement pendant 45 minutes à 1 heure, jusqu’à obtention de la consistance désirée.
3. Pasteurisation des bocaux : Pasteuriser les bocaux qui serviront à conserver la confiture ( ici le procédé consiste à mettre les bocaux dans une marmite remplir d’eau et faire bouillir pendant une heure de temps .).
4. Mise en bocaux : Remplir les bocaux pasteurisés avec la confiture chaude.
5. L’appertisation : Replacer les bocaux remplis de confiture dans une marmite remplie d’eau et porter à ébullition pendant 45 minutes à 1 heure. Cette étape permet d’éliminer les micro-organismes et d’assurer la conservation de la confiture.
• Conservation : La confiture ainsi préparée et pasteurisée peut être conservée pendant environ un an dans un endroit frais et sec.
2. Conservation du Piment au Vinaigre

• Objectif : Conserver le piment frais au vinaigre pour en prolonger la durée de conservation et ajouter une saveur aigre-douce.
• Procédure :
1. Sélection et préparation des piments : Trier les piments, les laver soigneusement (trois fois).
2. Trempage : Préparer une solution d’eau salée et y plonger les piments pendant 5 minutes.
3. Pasteurisation des bocaux : Pasteurisés les bocaux qui serviront à conserver les piments (mettre de l’eau dans une marmite en suite introduire les bocaux les bocaux laisser en ébullition pendant 1h heure de temps ).
4. Mise en bocaux : Remplir les bocaux pasteurisées avec les piments.
5. Couverture : Recouvrir les piments de vinaigre blanc.
6. Fermeture : Fermer hermétiquement les bocaux immédiatement.
7. Appertisation : Appertiser les bocaux comme décrit précédemment (45 minutes à 1 heure d’ébullition).
• Conservation : Les piments ainsi préparés et appertisés peuvent être conservés pendant une longue période dans un endroit frais et sec.
3. Conservation des Aubergines a de l’eau

• Objectif : Conserver les aubergines fraîches à de l’eau pour en prolonger la durée de conservation et ajouter une saveur douce.
• Procédure :
1. Sélection et préparation des aubergines : Trier les aubergines, les laver soigneusement et les découper en quatre.
2. Trempage : Préparer une solution d’eau salée et y plonger les aubergines découpées pendant 5 minutes.
3. Pertisation des bocaux :pasteurisés les bocaux qui serviront à conserver les aubergines (le même procédé explique plus haut).
4. Mise en bocaux : Remplir les bocaux pasteurisés avec les aubergines.
5. Couverture : Recouvrir les aubergines d’eau (et non de vinaigre, à confirmer).
6. Fermeture : Fermer hermétiquement les bocaux immédiatement.
7. Pertisation: Pasteuriser les bocaux comme décrit précédemment (45 minutes à 1 heure d’ébullition).
• Conservation : Les aubergines ainsi préparées et a pertisés peuvent être conservées pendant une longue période dans un endroit frais et sec.
Observations
• Importance de l’hygiène : pour que tout cela soit possible il faut que la transformation se fasse dans un espace saint bien propre avec les sabots,une blouse bien propre ,Les gants, les cache nez , l’échalote tout au long du processus de transformation pour éviter la contamination des aliments.
Conclusion :
Les activités menées dans le cadre du projet YALITIA 7 ont permis de mettre en œuvre des techniques de production d’intrants naturels pour améliorer la fertilité des sols et protéger les cultures. Ces techniques, basées sur les principes de l’agroécologie paysanne, contribuent à renforcer l’autonomie des producteurs, à réduire leur dépendance aux intrants chimiques et à promouvoir une agriculture durable et respectueuse de l’environnement.
Recommandations
• Formation : Organiser des sessions de formation pour partager les connaissances et les savoir-faire avec d’autres producteurs.
• Recherche : Mener des recherches pour optimiser les techniques de production d’intrants naturels et les adapter aux conditions locales.
• Documentation : Documenter les résultats des activités et partager les informations avec d’autres acteurs du développement.
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